Le temple d'Artémis à Éphèse
Le
temple d'Artémis à Ephèse est la quatrième merveille du monde. En
560 av J.-C. débuta la construction et en 440 av J.-C. elle prit fin.
Caractéristiques
et propriétés de l’œuvre |
Ce
fut Scopas, qui avait ouvré auparavant au mausolée d’Halicarnasse,
Praxitèle
et Deinocratès, les principaux créateurs de cette merveille.
Il
n’y eut pas, dans la Grèce archaïque, de monument plus grand : 55m
de façade, 115m de long, 127 colonnes. Monument construit principalement en
marbre.
Ce
monument était adressé à Artémis,
déesse grecque de la chasteté et de la chasse, souvent
aussi de la lumière lunaire. Fille de Zeus et de Léto, elle est
la sœur
d'Apollon, qu'elle aide à venir au monde sur l'île d'Ortygie, désormais
dénommée Délos, "la brillance". Zeus lui offre, sur
sa demande, un arc et des flèches ; Pan lui fait don d'une meute
de chiens féroces.
Le temple fut
incendié en 356 av. J.-C.
par un habitant de la ville, Érostrate, qui voulait ainsi immortaliser son nom.
Reconstruit, l'édifice fut détruit par les Goths vers 262 apr. J.-C.
Il
ne reste aujourd'hui pratiquement aucun vestige de l'œuvre.
Il y a juste quelques sculptures du temple d’Ephèse qui figurent au British
Museum.
Reportage
:
Ephèse.
Située en territoire turc, cette ville de marbre blanc fut l'une des cités les
plus puissantes du monde grec.
Nous y retrouvons l'archéologue Jean-Pierre Adam, accompagné d’Anne, étudiante
en architecture. Leur mission : nous faire découvrir ce qui fut la merveille de
cette ville, un des plus beaux temples de l’Antiquité, celui de la déesse
Diane.
Un temple aux dimensions si monumentales que les Ephésiens durent le construire
hors de la ville. Les travaux durèrent cent vingt ans.
Jean-Pierre
ADAM
Archéologue
«Et bien voilà ! Cette
impressionnante cuvette, c’est le souvenir d’une des sept merveilles du
monde : le temple d’Artémis d’Ephèse. Il faut imaginer, devant nous, cette
façade avec ses frontons à trente mètres de hauteur. Le témoin qui en
subsiste, c’est le soubassement de dalles qui est le soubassement de la façade
sur lequel se trouvaient les huit colonnes qui ornaient l’entrée de ce
monument.»
Édifié 300 ans avant JC, le temple d'Artémis mesurait 125 mètres de long
pour 60 de large. Il était donc plus grand qu'un terrain de football! Les
architectes l'avaient construit sur un socle de treize marches pour donner à l'édifice
une silhouette encore plus imposante.
Malheureusement, aujourd'hui, il ne reste que ces deux colonnes remontées par
les archéologues.
Alors, pour mieux nous faire comprendre la structure du temple d'Artémis, nos
deux enquêteurs vont se rendre à Didymes. Dans cette ville s'élève le temple
d'Apollon. Construit à la même époque et par les mêmes architectes, il est
la copie conforme du temple d’Ephèse.
«- Alors ce temple est le jumeau d’Artémis
?
- C’est l’exacte formule, étant donné qu’Apollon était effectivement le
jumeau d’Artémis!»
Ce site nous permet de mieux comprendre la structure de ces temples
colossaux, avec d’abord, un grand vestibule rempli de colonnes.
Jean-Pierre
ADAM
«Cet espace était couvert. Il y
avait des caissons de marbre au-dessus de nous. Et cela nous conduit à la
grande porte qui donnait accès à la cour intérieure.»
Ici aussi, la porte de cet impressionnant vestibule s'ouvrait sur un énorme
escalier qui donnait accès à la cour à ciel ouvert entièrement décorée. Au
fond de ce gigantesque espace siégeait la statue d'Apollon, à la même place
que sa sœur jumelle d'Ephèse.
Les colonnes du temple ne sont pas aussi richement décorées que celles d'Ephèse,
mais elles appartiennent au même style ionique, aisément reconnaissable par
ses chapiteaux.
Jean-Pierre
ADAM
«Cette vision vertigineuse que l’on
a sur deux exemplaires, il faut l’imaginer sur plus de cent colonnes. C’est
un peu l’idée que l’on devait avoir quand on était sur le stylobate du
temple d’Artémis à Ephèse.»
Retour sur le site d’Ephèse. L'unique colonne restante a perdu ses décorations,
mais sa taille gigantesque nous laisse imaginer le génie des architectes de l'époque.
Il y a plus de 2300 ans, ils maîtrisaient les poulies, les grues et les échafaudages
qui leur permettaient d'élever ces énormes blocs de marbre.
Jean-Pierre
ADAM
«Voilà le seul monument en élévation
qui reste ici. C’est cette colonne qui a été remontée. Pas avec ses vrais
tambours à vrai dire : ils sont un peu mélangés. On a une faible idée de la
hauteur puisque chacune avait un peu plus de dix-huit mètres de hauteur. Là,
le compte n’y est pas : il manque le chapiteau, mais elle fait au moins le
bonheur d’un couple de cigognes qui sont ravies de vivre là-haut.»
Les colonnes, comme le reste du temple, étaient taillées dans un marbre
excavé d'une carrière avoisinante. Ces blocs de pierre de plusieurs tonnes étaient
taillés sur place et acheminés jusqu'au temple comme des rouleaux compresseurs
tirés par des bœufs.
Jean-Pierre
ADAM
«Là, on vient de franchir,
virtuellement, le vestibule d’entrée. Devant nous se trouve un grand escalier
qui va descendre dans la cour et tout au fond de cette immense cour se trouve la
statue de marbre de la déesse Artémis.»
Dans la plupart des temples antiques, le sanctuaire était fermé par un
toit. Mais ici, il était trop vaste pour être couvert par une charpente. Les
architectes en firent donc une cour à ciel ouvert, dominée par la statue de la
déesse.
«- Cette statue était de quelle
dimension ?
- C’était une statue probablement de deux ou trois mètres de hauteur. Cette
déesse Artémis, dans la forme qu’elle avait ici, était une déesse de la fécondité
extrêmement rigide. Elle portait une tiare sur la tête et on lui accrochait,
au cours de chaque sacrifice, les testicules de taureaux qu’on avait sacrifiés,
sur la poitrine. Si bien que, sur la statue, on a reproduit ces testicules de
taureau pour bien montrer qu'elle était la protectrice de la fécondité.»
Jean-Pierre ADAM
«Jolie découverte! Il se trouve que dans
l’enceinte, dans le péribole de ce grand temple de Diane, il y avait un véritable
jardin zoologique. Artémis-Diane était une divinité de la nature, protectrice
de la faune. On avait aménagé tout autour une forêt artificielle dans
laquelle vivaient des cerfs, des biches, des sangliers et des animaux monstrueux
comme ceux-ci.»
Grâce au temple jumeau de Didymes et aux vestiges retrouvés à Ephèse,
les archéologues ont une idée très précise du temple d’Artémis. On
comprend aujourd’hui pourquoi les voyageurs de l’Antiquité étaient
unanimes. Selon eux, le temple était la plus belle des sept merveilles du
monde.
Malheureusement, l’avènement du christianisme lui fut fatal! Huit cents ans
après sa construction, il fut entièrement rasé.
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